Le CESMA donne à la question migratoire une importance notoire. Faisant la liaison entre l’Afrique et l’Europe, les pays de la région appellent un mouvement migratoire intense en provenance de l’Afrique subsaharienne. Si l’essentiel de ce mouvement considère les pays du Maghreb comme une étape avant la destination finale européenne, animant ainsi un intense flux migratoire illégal, on note depuis quelques années, avec le renforcement de la surveillance des frontières une installation pour le travail dans les pays du Maghreb d’une bonne partie des migrants subsahariens. Ce phénomène nouveau a ses conséquences sur le marché de travail local.
D’autre part, se trouvant au cœur des chemins vers la méditerranée , la Tunisie affronte la montée du défi migratoire. Le pays devient, depuis une décennie, un carrefour essentiel des flux migratoires irréguliers vers l’Europe. Parallèlement à ce phénomène, la Tunisie devient une terre d’accueil de plus en plus attractive pour les migrants sub-sahariens ce qui influence le marché de travail local. La Tunisie devient, d’autre part, un gisement de diplômés de grande qualification (ingénieurs, médecins, professeurs universitaires) qui fuient le pays pour l’Europe. Le CESMA entend traiter les questions relatives au défi migratoire dans le cadre de la mobilité méditerranéenne, maghrébine et africaine.
Comment les autorités politiques, les institutions gouvernementales et les appareils juridiques de la Méditerranée du Sud participent-ils, négocient-ils et profitent-ils de la définition et de la mise en œuvre des politiques d’endiguement élaborées et inspirées par les pays de l’UE ?
Quels sont l’efficacité, les coûts et les effets secondaires des politiques d’endiguement dans les pays du Sud-Med en termes d’économie locale, de cohésion sociale, de droits civils et de comportement de vie vis-à-vis des citoyens nationaux et de la main-d’œuvre/résidente étrangère ?
Y a-t-il d’autres politiques migratoires en cours dans les pays du sud de la Méditerranée qui gèrent les migrations internes et internationales, alternatives aux politiques d’endiguement à l’européenne ?
Les politiques d’endiguement et toute autre politique liée à la migration dans les pays du Sud-Med pourraient-elles avoir une dimension postcoloniale et être mieux comprises en termes de colonialité persistante ou d’héritage du colonialisme européen ?
Migration
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