Une semaine après la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle en Tunisie, l’opinion publique continue de commenter la défaite surprenante de tous les candidats des partis traditionnels. Les élections restent encore un sujet de débat pour les observateurs la scène tunisienne, et cela n’est pas seulement dû au caractère surprenant des résultats, mais aussi à leurs répercussions attendues sur la scène politique, en particulier sur les partis politiques se présentant aux élections législatives prévues le 6 octobre 2019.
Alors que même les observateurs attentifs aux sondages non publiés ont été totalement pris par surprise, les candidats des partis et leurs directeurs de campagne sont entrés dans un état de déni, comptant inlassablement sur l’intensité du soutien financier et logistique dont ils ont bénéficié au cours des derniers mois. Ils étaient convaincus que ces facteurs suffiraient à augmenter leurs chances le jour du scrutin. Les élections législatives se dérouleront dans le sillage de ce que l’on a appelé le séisme du 15 septembre, ce qui rend déterminant l’étude des répercussions de ce séisme électoral pour une meilleure compréhension de la scène tunisienne à l’orée de la nouvelle année.
Les élections ont consacré Nabil Karoui et Kais Saied au second tour, deux personnages que
de nombreux observateurs n’hésitent pas à qualifier de candidats populistes, même si la
pratique diffère d’un candidat à l’autre. Les analystes estiment que ce résultat s’inscrit dans la veine du phénomène populiste mondial promouvant les soi-disant «candidats étrangers».
D’autres, cependant, voient que la montée en puissance de ces candidats au second tour en
Tunisie, Karoui et Saied, exprime clairement l’échec du système politique et des partis
classiques qui dirigent le pays depuis 2011. Cette caste politique est accusée d’échecs
multiples : des politiques sociales défaillantes, une marginalisation croissante des jeunes et
leur exclusion des positions politiques, et un appétit inconsidéré pour les hautes fonctions de l’état sans prendre en compte le facteur de la compétence. Les deux candidats ont certainement réussi à attaquer ce système même dans un contexte qui, de par sa nature, a contribué à ridiculiser la scène politique toute entière.
Le Centre d’études stratégiques sur le Maghreb aspire à une discussion approfondie et
enrichissante sur ce phénomène, en réfléchissant à son importance pour l’avenir, et ses
impacts attendus sur la scène politique et partisane actuelle, à travers un premier colloque sur l’analyse des données du premier tour la présidentielle.
Le Centre d’Etudes Stratégiques sur le Maghreb est ravi de vous inviter à ce colloque qui se
tiendra le samedi 28 septembre à Tunis, de 9h à 13h. Le programme vous sera envoyé dès la
confirmation de votre participation.